Ce matin, j'ai vécu un WILD fort sympathique, même s'il a été de courte durée.

J'étais en position fœtale, sur le flanc gauche, et je tâchais d'être le plus relâché possible physiquement et de laisser le sommeil m'envahir, tout en m'efforçant aussi en parallèle de ne pas prêter attention à l'agitation qui régnait dans la maison, aux cris des enfants et de la perruche qui semblait les imiter.

Et après quelques minutes, je me suis senti "partir", pour employer l'expression consacrée ; tout d'abord, j'ai eu l'impression de rentrer dans le matelas, et afin que mon entrée dans le rêve survienne plus rapidement, afin de réduire ainsi mes chances de mettre un terme au processus de manière malencontreuse à cause d'un instant de déconcentration, j'ai fait en sorte de la renforcer en imaginant que je m'enfonçais vraiment dans le lit.

Puis j'ai eu l'impression inverse, celle d'être tiré vers le plafond, et cette seconde impression s'avéra beaucoup plus intense que la première ! D'ailleurs ce n'était pas qu'une impression, car j'ai "vu" la chambre s'éloigner de moi, à grande vitesse ! Mais ce n'était pas réellement la chambre où je me trouvais en chair et en os, je me souviens d'un tableau carré accroché au mur faisant face au lit qui n'existe pas dans la réalité. Concernant cette vision, je dois noter qu'elle n'était pas nette mais "brumeuse", le terme ne convient pas parfaitement mais je n'en ai aucun de meilleur qui me vienne à l'esprit pour le moment, et qu'elle ne laissait de plus place à aucune couleur sinon le marron clair.

J'avais hâte de pénétrer enfin dans un rêve lucide, pour ne plus craindre de ne pas réussir à exploiter l'état que j'étais en train d'expérimenter, mais après avoir eu cette pensée, ne souhaitant pas revivre comme hier un échec qui me resterait en travers de la gorge (il s'en était fallu d'un rien pour que je bascule dans "l'autre monde", heureusement que je suis parvenu à RLer par la suite, ce qui a atténué ma frustration !), je me suis immédiatement forcé à la chasser et à demeurer concentré sur le moment présent.

Soudain, je me suis retrouvé ailleurs que dans la chambre, ce que je n'ai pas remarqué tout de suite en raison du manque de luminosité ambiant. Et c'est là que j'ai eu l'idée de faire apparaître mes mains, ce qui a fonctionné ! Et par conséquent, j'ai su que je n'étais pas en pleine OBE ! Avec celles-ci, j'ai tapoté le sol, situé juste en-dessous de moi, à plusieurs reprises, de sorte à "m'ancrer" dans le rêve.

Puis, pour je ne sais quelle raison, mais faut-il qu'il y en ait une ? une fenêtre en forme de demi-Lune allongée, à travers laquelle passait la lumière blanche du jour, est apparue dans le décor, ce qui a l'entraîné à quitter son obscurité ; j'ai alors pu découvrir la nature exacte de l'endroit où j'étais, une toute petite pièce similaire à un grenier, la nature exacte de ce sol, du parquet clair, et la présence au-dessus de moi de quelque chose de très étrange - mais comment donc décrire cet objet ? Il ressemblait à une "housse" grise (c'est le premier mot auquel je pense), striée de petites bandes au relief arrondi, dont la forme se rapprochait vaguement de celle d'une... limace (là encore, cette comparaison est la première à laquelle je pense, et à laquelle j'ai d'ailleurs pensé alors), et il demeurait accroché au plafond - mais en vérité, je crois bien qu'il le remplaçait, qu'il n'y avait pas d'autre plafond que celui qu'il constituait.

Intrigué par ce fameux objet, j'ai voulu le toucher, ce que j'ai fait, avant de vouloir le retirer dudit plafond qui n'existait probablement pas, ce à quoi je me suis donc employé ensuite, et ce qui m'a révélé, figurez-vous, le caractère infime de son épaisseur, elle ne mesurait que quelques centimètres ! Mais je n'ai pas pu aller au bout de mon intention, l'en retirer complètement, figurez-vous encore qu'il s'est produit à cet instant précis un changement de décor, qui m'a conduit à me retrouver cette fois dans une autre chambre, un autre type de chambre que celui d'une maison.

Celle-ci était plongée dans la pénombre. Sur-le-champ, j'ai pu remarquer qu'il y avait juste à côté de moi, sur la droite, un grand lit. Après cela, j'ai pu à nouveau remarquer que les murs de cette fameuse chambre, dont la surface devait graviter autour de onze ou douze mètres carrés, étaient gris foncé. Et devant moi, dans un troisième temps, j'ai pu remarquer qu'il y avait une porte-fenêtre, recouverte d'un rideau d'une teinte oscillant entre le gris et le bleu. Animé par la volonté de sortir, je me suis dirigé vers elle, et j'ai tiré ce dernier.

Et là, stupeur ! Le décor extérieur n'était autre que... le sol lunaire, et l'espace, rempli d'étoiles ! Je suis resté momentanément figé face à ce spectacle incroyable que je voyais pour la première fois en rêve lucide - je chercherai sûrement à le revivre en revenant dans ce même lieu, puisqu'il est logé au sein de ma mémoire, ah, quelle merveille, je vous jure ! Je vous incite toutes et tous à vous rendre sur notre astre !

Puis j'ai ouvert la porte-fenêtre, toujours empli par le désir de sortir, et tandis que j'effectuais cette action, je me suis demandé si je ne craindrais pas le froid glacial spatial ainsi que l'absence d'oxygène. Mais j'aurais dû saisir que cette appréhension n'avait pas lieu d'être, étant donné que le seul personnage (debout, immobile, à quatre ou cinq mètres de ma position, sur la gauche, un homme grand aux cheveux bruns assez courts, qui me regardait) qui était à l'extérieur ne portait aucune combinaison spatiale mais une simple tenue civile, ce qui ne l'empêchait pas pour autant de sembler aller parfaitement bien (en outre, il portait des lunettes scientifiques intégralement noires, qui faisaient penser à des lunettes de natation, et dans lesquelles les étoiles se reflétaient, ce qui était superbe !).

Et en effet, lorsque la porte-fenêtre a été ouverte en entier et que je me suis apprêté à quitter malgré tout la chambre, à poser le pied sur la Lune, je n'ai pas ressenti la moindre sensation de froid ; cependant, il s'est alors produit une chose très surprenante, car des vents dignes d'un cyclone se sont mis à souffler en ma direction ! Mais ce n'est pas tout, tenez-vous bien ! des robots, trois ou quatre, qui ressemblaient beaucoup à Rob, le robot dans Super Smash Bros. Brawl, ont aussi surgi près de moi peut-être deux secondes plus tard en provenant de la droite, et ont commencé à me tirer dessus, sans ménagement, ils voulaient vraiment me tuer !

Je n'ai pas pensé, ce que je regrette, que je pourrais très bien les mettre hors d'état de nuire d'un unique mouvement de la main, et j'ai aussitôt fait machine arrière, refermant la porte-fenêtre, sans que leurs armes ne m'aient atteint une seule fois. Et au même moment, j'ai saisi pourquoi le personnage humain avait crié juste auparavant quelque chose à mon adresse, il avait cherché à m'avertir du danger, lui qui les avait repérés en avance et avait deviné leur dessein !

Je me suis retourné, et après deux ou trois pas, mon regard s'est fixé pendant une poignée de secondes sur le lit, semblable, dans une certaine mesure, à un lit d'hôpital ; ses draps, légèrement beiges, étaient faits, et son oreiller était énorme, énorme ! Il s'est fixé ensuite sur le bureau en bois sombre de gauche, qu'un immense miroir un peu sale surplombait. Je me suis avancé jusqu'à lui, et ai jeté un œil aux divers objets posés sur sa surface - hélas, je ne m'en rappelle pas... puis j'ai levé la tête et ai observé de loin mon reflet. Il était identique à la réalité.

Pour assurer ma lucidité, je me suis dit alors droit dans les yeux, avec un sourire, que j'étais dans un rêve lucide ; mais cela a plutôt coïncidé avec le début de son vacillement... Je l'ai perdue quelques instants plus tard et me suis réveillé, après avoir eu l'impression d'être aveugle d'un côté, et essayé de corriger cette désagréable anomalie grâce à un effort de concentration.

Ce matin, comme avant-hier matin, j'ai raté une entrée en WILD... Allongé sur le ventre, j'ai "quitté mon corps", emporté sur la droite je me suis élevé dans les airs (là, comme hier, et de la même façon, j'ai "vu" une chambre qui ne correspondait pas à celle où je me trouvais - au lieu du tableau, il y avait cette fois une horloge ronde) et... je n'ai pas su concrétiser cette occasion en rêve lucide. Il ne faut plus jamais que cela se reproduise, c'est intolérable !

Alors là, c'est le pompon, le pire coup de malchance qui me soit tombé dessus depuis... je ne sais quand, mais très longtemps ! J'étais sur le point d'entrer en WILD, vraiment, je ne sentais presque plus mon corps et mon esprit était touché par cette sensation si particulière, qui caractérise l'instant où d'une seconde à l'autre le basculement dans le rêve se produirait, et c'est alors que le réveil du téléphone portable de Blue, qu'elle avait oublié de désactiver, s'est enclenché, en brisant cet état que je n'ai pas su retrouver ! Je suis frustré ! La nuit prochaine, il faut impérativement que je RLe, je suis en manque !

Tout ceci ressemble à une vaste blague... une vaste blague qui n'a rien de drôle... Hier, je croyais que c'était le pompon, avec cette sonnerie de téléphone survenue au plus moment possible, celui où je m'apprêtais à rentrer dans un WILD, mais ce qui s'est produit aujourd'hui se situe à un niveau encore supérieur ! Mesdames, messieurs, j'ai été touché par une... insomnie, une vraie de vraie (ce qui ne m'est arrivé qu'une seule autre fois au cours des dernières années, c'est dire à quel point je suis peu enclin à subir ce phénomène !) ! Impossible de dormir à partir d'environ six heures ! J'aurai pourtant tout essayé, je me serai même visualisé en tant que rocher !... Le responsable de cette infortune serait apparemment le radiateur, réglé à une température trop élevée... J'ai rarement été aussi frustré... hier soir, j'étais certain de réussir à RLer ! Metropolis, Metropolis, je suis si pressé de fouler ton sol... Je sais comment réussir à me téléporter en toi, je vais m'inspirer de Watanuki en faisant apparaître un trou sur un mur, dans lequel tu te trouveras ! Vivement la nuit prochaine... vu mon état de fatigue, qui m'amène à avoir l'apparence d'une cerne humaine, je ne devrais pas avoir de problème, cette fois, pour redevenir enfin lucide après ces trois jours de disette !

Quand vais-je donc retrouver la lucidité ?... Cette nuit, je n'ai su faire qu'un rêve pré-lucide, où j'entrais à l'intérieur du bureau d'un psychologue ou d'un psychanalyste, qui ressemblait à mon professeur de littérature française de cette année, à moins qu'il ne se soit vraiment agi de lui ? Il y avait là trois canapés sombres, disposés en son centre, ainsi qu'une grande cheminée en pierre blanche encastrée dans le mur qui était à ma droite ; sur l'un de ces canapés, celui de gauche, demeurait assis un autre jeune homme, qui, me semble-t-il, portait des lunettes ; or, que s'est-il passé lorsque mes yeux se sont posés sur le mur qui me faisait face ? Je me suis rendu compte qu'il comportait le même papier peint que ma chambre, ce qui m'a perturbé ! J'aurais pu prendre conscience que je rêvais à ce moment-là, mais l'inconscience totale m'a de nouveau saisi... Et ce matin, je n'ai pas réussi à me rendormir pour provoquer un WILD... je me mets peut-être trop de pression, ce qui s'avère contre-productif. Bon, je dois voir les choses de manière positive, ce rêve représente la preuve que mon prochain RL, et mon évasion à Metropolis qui constituera l'un des meilleurs épisodes de toute ma vie ne sont plus très loin !^^ (Comme vous pouvez le constater, je ne suis pas aussi frustré qu'hier ! C'est que je tâche d'appliquer la règle d'or que j'ai écrite hier dans le journal des récits d'expériences d'évasion de Watanuki, "la persévérance, la patience se veulent les biens les plus précieux de tout rêveur lucide !")